Que devez-vous retenir? La Thérapie Cognitive Comportementale (TCC) fournit des outils pour modifier les pensées et les comportements afin de diminuer l’anxiété, le découragement et les fluctuations d’humeur. La TCC est une forme de psychothérapie qui s’intéresse aux pensées (cognitions) et aux actions (comportements) d’un individu. Elle considère que les pensées, les sentiments et les comportements sont tous reliés les uns aux autres. Ainsi, la modification d’un de ces éléments est susceptible d’entraîner des changements au niveau des deux autres éléments. En TCC, nous ciblons spécifiquement les pensées et les comportements afin d’aider les gens à se sentir moins anxieux ou déprimés et de promouvoir la santé et le bien-être en général. Malheureusement, certains éléments de notre vie sont parfois hors de notre contrôle. Cependant, la bonne nouvelle est qu’il nous est possible de développer un certain contrôle sur nos réactions face aux éléments de la vie. Nos réactions sont influencées par nos pensées, émotions et actions. Ainsi, notre façon d’interpréter les éléments a un impact important sur nos émotions face à ces éléments. Par exemple, si vous ne trouvez pas votre iPod, vous pouvez avoir deux pensées différentes:

1) “Il a été volé” ou 2) “J’ai dû l’oublier à la salle d’entraînement”.

Le fait de croire que notre iPod a été volé engendre chez nous des sentiments différents (ex.: peur et colère) que de croire que nous l’avons oublié quelque part (ex.: gêne et inquiétude). Ces différentes pensées et croyances nous conduisent également à des comportements différents. Si vous croyez que votre iPod a été volé, il est fort probable que vos comportements soient de vérifier si d’autres choses vous ont été volées, de soupçonner une personne précise de vous l’avoir volé et d’être en colère contre cette même personne. À l’opposé, si vous croyez que vous avez oublié votre iPod à la salle d’entraînement, vous allez fort probablement appeler à la salle d’entraînement afin de vérifier si quelqu’un l’a trouvé ou vous allez vous rendre directement sur les lieux afin de le retrouver. Cet exemple vise à démontrer que si nous sommes en mesure de gérer la façon dont nous réagissons à des situations, alors nous serons plus susceptibles de diminuer l’impact de certaines pensées inadéquates sur nos comportements et sentiments.

Certaines de nos réactions sont automatiques c’est-à-dire qu’elles nous viennent souvent à l’esprit de manière automatique et que nous les prenons pour acquises sans se questionner. Une des façons d’évaluer l’exactitude et l’utilité de ces pensées est l’emploi de la TCC. Si, par exemple, vous saluez votre voisin et que celui-ci ne vous répond pas, vous pourriez avoir comme pensée automatique « Il ne m’aime pas ». Cela pourrait être vrai, cependant, dans la TCC, nous vous encourageons à examiner des réponses alternatives. Donc, y a-t-il d’autres éléments qui pourraient expliquer pourquoi votre voisin ne nous a pas répondu? Peut-être qu’il est un peu dur d’oreille ou qu’il était distrait. Si vous croyez à une de ces pensées alternatives, il y a de fortes chances que vous vous sentiez mieux et que vous saluez à nouveau votre voisin. Changer notre façon de penser permet de modifier nos émotions.

La TCC permet également de modifier nos comportements. Par exemple, si vous vous sentez déprimé, il est possible que vous n’ayez pas l’énergie ou le désir de voir des amis. Toutefois, si vous décidez de sortir tout de même avec un ami il y de fortes chances que vous vous amusiez et que vous vous sentiez mieux. Changer ce que nous faisons change également ce que nous pensons et ressentons.

Ces principes de la TCC sont fréquemment employés dans le traitement des troubles anxieux. L’anxiété est un sentiment intense de peur ou de nervosité. Voyons voir comment la TCC peut adresser l’anxiété excessive. Supposons que vous avez peur des chiens. Vous vous rendez chez un de vos amis et son chien se met à aboyer après vous. Êtes-vous anxieux? Certainement! Mais qu’elles sont vos pensées qui vous rendent anxieux? Vous pensez peut-être : “Ce chien va me mordre’’ ou “Ce chien est dangereux’’. Si vous croyez à ces pensées comment allez-vous agir? Il y a de fortes chances que vous quittiez la maison ou que vous demandiez à votre ami de placer son chien dans une autre pièce pour la durée de votre visite. Une fois que vous n’êtes plus en présence du chien, vous vous sentez soulagé. Vous allez probablement conclure qu’éviter les chiens vous permet de vous sentir mieux. Cependant, le fait d’être effrayé par les chiens pourrait avoir un impact sur votre vie (ex.: votre ami qui a un chien ne voudra peut-être plus vous recevoir chez lui). Qu’est-ce qui se serait passé si vous étiez resté dans la même pièce que le chien (votre ami vous ayant assuré que son chien est gentil et qu’il n’a jamais attaqué ou blessé qui que ce soit). Croyez-vous que vous seriez devenu si nerveux que vous auriez perdu connaissance? C’est peu probable puisque l’anxiété ne fonctionne pas ainsi. En fait, l’anxiété va graduellement se dissiper si vous vous exposez suffisamment longtemps au chien. Quant à l’évitement, il perpétue l’anxiété. Cela signifie que votre anxiété va se maintenir si vous ne testez pas la théorie voulant que l’anxiété diminue avec l’exposition à ce qui vous effraie (la peur des chiens dans le cas présent). Le même principe s’applique pour les autres craintes comme par exemple être dans une foule, faire une présentation, etc. Donc, qu’allez-vous retenir?

Les pensées et les actions peuvent être modifiées et, ce faisant, peuvent réduire les sentiments de tristesse et d’anxiété.