Quand on pratique la pleine conscience, l’une des attitudes qu’il est important de cultiver est la confiance. On a tous des expériences qu’on préfère peut-être ne pas vivre, peut-être en partie parce qu’on s’en méfie. Par exemple, il m’arrive peut-être de me dire que je suis un mauvais ami parce que je n’arrive pas à soutenir un copain, mais en même temps, de ne pas me l’admettre parce que cela ne me rend pas plus utile. Je suis peut-être en colère contre un proche, mais sans me laisser pour autant vivre cette émotion de peur de froisser la relation. J’éprouve possiblement un inconfort physique, comme un mal de tête ou un mal de dos, mais préfère l’ignorer pour continuer à travailler.

En pleine conscience, on se pose la question suivante: est-ce qu’en me coupant de ce genre d’expérience, je ne serais pas en même temps en train de me couper d’une partie importante de l’information que mon corps, ma tête, mes émotions, mon environnement physique ou social, sont déjà en train de me communiquer, et qui pourrait m’aider potentiellement? Après tout, un mal de tête est peut-être simplement le signe que je devrais prendre une pause ou ralentir, quitte à mieux y revenir par la suite, plus concentré et l’esprit plus clair. Si je me permettais de vivre ma colère, peut-être que cela me ferait prendre conscience d’un besoin ou d’une attente qui n’est pas satisfait et me donnerait la chance de voir comment mieux y répondre.

Quand on travaille en pleine conscience, on pratique donc, en quelque sorte, à faire pleinement confiance à une plus grande partie de son expérience. À celle qui est facile et agréable, mais également à celle qui est plus difficile et désagréable. À celle qui nous est familière et connue, mais peut-être également à celle qui pourrait nous surprendre ou qui serait plus difficile à prévoir. Avec toutes ces informations en plus, je dispose de beaucoup plus de ressources – à considérer – pour composer avec les difficultés naturelles de la vie, mais également pour cultiver ses petits plaisirs et ses bonheurs plus significatifs. C’est là une façon d’approcher son quotidien que l’on peut développer pour se sensibiliser au fait que ces outils sont peut-être déjà disponibles dans son propre instant présent.