Il est temps de résoudre le dilemme entre la performance et le mieux-être ! 

Pourquoi investir dans le mieux-être psychologique en milieu de travail ? Parce qu’il s’agit tout simplement de la bonne chose à faire. Non seulement les employés de tous les niveaux vivent des moments de plus en plus difficiles, mais ils donnent le meilleur d’eux-mêmes lorsqu’ils se sentent en sécurité, ont un but bien précis et agissent de manière plus consciente. Ce n’est pas tout. Un tel investissement offre aussi un avantage concurrentiel et des avantages économiques au fil du temps, mais il ne s’agit là que de raisons secondaires. 

Chez Mindspace, nous avons défini quatre piliers critiques liés au développement du mieux-être. Nous sommes convaincus que la maîtrise des éléments suivants est la clé d’une vie enrichissante et de la réalisation du potentiel humain. 

Pilier 1 – Développer sa présence et stabiliser son esprit 

Jamais l’esprit n’a été aussi sollicité qu’il l’est aujourd’hui. Face à une situation de stress, à un programme trop chargé ou à une surdose d’information, l’esprit favorise de plus en plus des réactions automatisées, voire malsaines, comme celles nous amenant à combattre, à fuir ou à figer, pour gérer cette situation complexe. Ainsi, nous nous trouvons souvent enlisés dans nos pensées, cherchant désespérément à éviter l’incertitude, l’inconfort et les menaces perçues. 

La conscience de soi est essentielle pour transformer les pensées et réactions inconscientes en réponses délibérées, significatives et fondées sur nos valeurs.  Dans cette optique, un désir de reconnaître la réalité telle qu’elle est, c’est-à-dire de façon objective et sans porter de jugement, est nécessaire. Nous devons apprendre à stabiliser notre esprit, à ressentir notre corps, à définir nos émotions et à observer les histoires que nous nous racontons pour éviter d’alimenter nos pensées et de nous y perdre.  

C’est ce qu’on appelle la présence attentive ou la pleine conscience. Les pratiques liées cette approche nous aident à reconnaître nos pensées, notre penchant négatif et les narratifs susceptibles d’engendrer des comportements conditionnés qui ne nous conviennent plus. 

Notre expérience nous a permis de comprendre que nous ne sommes pas nos pensées, mais encore, que ces dernières ne nous définissent pas tout le temps. Il s’agit simplement de modèles mentaux qui, façonnés par notre expérience, guident généralement nos actions de manière inconsciente, si nous n’y prêtons pas attention. Plus nous nous exerçons à observer nos pensées, plus nous augmentons notre niveau de conscience et, soudainement, plus nous avons d’options pour mieux réagir en adoptant la version la plus sage de nous-mêmes.  

Les pratiques liées à la tranquillité d’esprit et à l’observation de soi sont indispensables pour découvrir les trésors enfouis au fond de nous.  

Pilier 2 – Agir avec intention 

Si nous n’orientons pas nos pensées et nos actions, nous risquons naturellement de reproduire des modèles de comportement indésirables et de créer des narratifs malsains sur nous-mêmes. C’est ainsi que nous pourrions nous retrouver à mener une vie dominée par le jugement, le blâme, la rumination, la procrastination ou d’autres idées. Évidemment, personne ne souhaite en arriver là. 

L’articulation de notre boussole intérieure est essentielle, car elle indique à notre esprit le chemin déjà dessiné en nous. Il ne suffit pas de stabiliser notre esprit, d’aspirer à la tranquillité et de vivre le moment présent. En tant qu’êtres humains, nous cherchons aussi à trouver notre raison d’être et à suivre le parcours qui correspond le mieux à ce qui est important pour nous.  

Notre esprit ira dans la direction de nos pensées dominantes. Si nous ne les définissons pas clairement, notre esprit régressera au stade protecteur afin d’éviter l’inconfort et d’agir comme il l’a toujours fait. Bien sûr, nous ne disons pas que cela ne doit jamais se produire. Il est important de scruter notre environnement pour éviter les moments désagréables de la vie, si possible. Toutefois, l’expérience et les études nous démontrent que nous passons beaucoup trop de temps à ce stade et que nous exagérons les menaces réelles.  

Surtout en période de turbulence, d’accès excessif à l’information, de changement ou d’exigences croissantes, nous devons faire l’inventaire de ce qui compte pour nous. Nous devons réaffirmer nos valeurs et nos choix quant à la façon dont nous souhaitons mener notre vie, au-delà des malaises à court terme ou des plaisirs immédiats et éphémères.  

Plus la version optimale de nous-mêmes est explicite et accessible, plus nous aurons d’options une fois nos émotions maîtrisées. Afin de rapidement accéder à notre boussole interne, nous devons entraîner notre esprit à rejeter les pensées et comportements habituels que nous souhaitons éviter. 

Pilier 3 – Favoriser la régulation émotionnelle par l’acceptation 

Malheureusement, les êtres humains ne changent pas facilement, comme Robert Kegan et Lisa Lahey l’ont bien démontré dans leurs livre Immunity to Change. Nous devons faire appel à notre intuition et à notre agilité émotionnelle pour éviter de retomber dans nos vieilles habitudes qui, ancrées dans notre cerveau après des décennies de conditionnement, reposent sur des croyances et des comportements inflexibles et contraignants. 

Nous devons donc développer les muscles qui nous permettent d’observer nos schémas, nos pensées et nos réactions avant ou même pendant qu’ils se manifestent, pour nous assurer qu’ils conviennent à la situation. Nous sommes tous victimes de notre passé. En effet, c’est notre conditionnement qui nous amène à croire que nous manquons de ceci ou de cela, à porter des jugements envers nous-mêmes ou autrui, à ressentir le besoin de protéger notre image ou notre identité et à vouloir plaire aux autres et être remarqués. Ces manières de penser, parmi tant d’autres, font obstacle à nos valeurs et à notre boussole interne. 

Notre corps et notre esprit se sont habitués à la personne que nous sommes aujourd’hui. À moins de définir clairement les croyances et comportements à modifier, nos habitudes prendront naturellement le dessus, particulièrement lorsque nous vivons une période difficile ou sommes en quête de confort et de protection. 

Hélas, apprendre à sympathiser avec les croyances et comportements qui nous enlisent dans le passé n’est pas une faculté innée. Nous avons plutôt tendance à les nier, à trop les analyser ou à les engourdir en trouvant refuge dans les plaisirs immédiats. Nous devons inclure tout ce que nous sommes dans une seule et unique version de nous-mêmes.  Les stratégies de déni et d’évitement ne servent qu’à nous protéger, et jamais à nous guérir. Ce n’est qu’en reconnaissant la présence de croyances contraignantes et de narratifs blessants sur nous-mêmes, et en renforçant notre autocompassion, que nous pouvons lentement atténuer leur incidence et mieux nous concentrer sur le chemin que nous souhaitons emprunter ou notre boussole interne.

Pilier 4 – Créer des liens avec autrui 

En nous concentrant sur nous-mêmes, nous pouvons réaliser tous les premiers piliers et améliorer considérablement notre mieux-être. La réalité, toutefois, c’est que nous sommes des êtres sociaux et, par conséquent, nous avons aussi besoin de créer des liens avec les autres. Les études montrent clairement que le fait d’avoir des relations interpersonnelles enrichissantes, sûres et harmonieuses avec son entourage est le facteur le plus fortement corrélé avec le bonheur, voire même la longévité. 

Traditionnellement, cela allait de soi. Nous partagions la vie, le travail et les plaisirs avec notre fidèle entourage. Les choses ont changé depuis. Certes, nous sommes de plus en plus déconnectés les uns des autres. Nous nous laissons distraire par ce que nous croyons devoir faire, voir et apprendre, ce qui nous mène à un état permanent d’attention partielle et à une vie axée sur l’indépendance. Nous vivons dans un monde numérique, où nous interagissons indirectement les uns avec les autres, par courriel, vidéoconférence, messages textes, Facebook, et tout autre distraction ou activité abrutissante semblable. Cette forme d’isolement social fait vraiment mal. Les neurones de notre cerveau traitent la douleur physique essentiellement de la même façon que la douleur émotionnelle, comme l’isolement social. Par conséquent, notre esprit et notre corps perçoivent réellement la douleur liée à la distanciation physique et à la déconnexion comme une menace.  

Il devient important de développer notre capacité d’empathie et de compassion non seulement pour nous épanouir, mais aussi pour survivre. Le fait d’être entouré de gens nous a permis d’évoluer pour arriver aux êtres humains que nous sommes aujourd’hui, en 2020. Nous sommes passés de bêtes de somme à des chasseurs, pour ensuite coopérer, résoudre efficacement des problèmes, aimer et communiquer. Ces besoins sont toujours bien présents. 

Enfin, il y a de la chimie dans les relations sociales. Les études montrent que l’ocytocine augmente la confiance, la générosité, l’empathie, les comportements prosociaux et le souci des autres, et établit et consolide les liens sociaux. La chimie entre ces liens renforce l’efficacité de notre cerveau à percevoir et à comprendre ce que les autres pensent et ressentent, ce qui accroît notre empathie et notre intuition. Ainsi, les relations de qualité renforcent la résilience, développent le courage, atténuent les réactions de peur et suppriment la réponse nous amenant à combattre, à fuir ou à figer.  

Il suffit de perfectionner quelques aptitudes et réflexes simples pour cultiver nos liens sociaux, comme l’écoute consciente, l’empathie, la générosité et la reconnaissance, face aux gens qui nous entourent. Cela dit, avant d’y arriver, nous devons d’abord nous sentir en sécurité et en harmonie avec nous-mêmes, et valoriser cet aspect important de notre vie. Les quatre piliers du mieux-être sont donc des pratiques d’autorenforcement qui doivent être développées en même temps. 

Nous espérons que ce parcours sera empreint de patience, de bienveillance et de beaucoup de bonheur !