»Ne pas chercher à ne pas souffrir ni à moins souffrir, mais à ne pas être altéré par la souffrance. »
— Simone Weil

Comme l’évoque si bien le Dr Jon Kabat Zinn, l’anxiété fait partie de la nature humaine mais fait également partie d’un des défis majeurs de notre époque. En effet, l’anxiété est inhérente à la nature humaine, et ce, puisqu’à une dose convenable pour l’organisme elle se veut adaptative, bénéfique et même nécessaire à la survie. Par contre, la société technologique et en pleine ébullition dans laquelle nous évoluons semble de plus en plus influencer la transformation de cette composante ‘’humaine’’ vers une composante  « pathologique. » Comme il s’agit d’une avenue très prometteuse pour  traiter l’anxiété, je vous propose ici 4 raisons pour lesquelles les pratiques de pleine conscience peuvent réduire l’anxiété.

1) Cultiver une attitude exempte de jugement
Via la pratique de la pleine conscience nous adoptons au quotidien une posture de non-jugement et d’ouverture. Comme l’auto-critique et le discours dévaluant sont malheureusement très communs chez les gens anxieux, il est juste de penser qu’apprendre à cultiver une attitude compatissante et empathique envers soi va à l’encontre de cette tendance à l’autodépréciation. La devise: se prodiguer compassion et amour comme on le ferait si bien et naturellement pour les autres.

2) Acceptation, exposition et habituation
Les personnes anxieuses ont tendance à fuir les émotions négatives en mettant en place des stratégies d’évitement et de suppression de la pensée. Ces stratégies ont pour effet paradoxal de maintenir et même de renforcer l’anxiété. C’est le fameux ‘’effet rebond,’’ à savoir que ‘’plus on veut ne pas penser à quelque chose, plus on y pense ‘’. L’exposition aux sensations corporelles mais également aux pensées et émotions dérangeantes joue un rôle dans l’efficacité des pratiques de pleine conscience. La clef se trouve donc dans l’habituation aux pensées et sensations négatives et dans l’acceptation de notre monde intérieur plutôt que dans la lutte incessante à son égard.

3) Observation et non-identification à la pensée
La position ‘’d’observateur’’ permet aux gens anxieux de ne pas rester accrochés à leurs pensées ou de ne pas s’identifier qu’à leurs symptômes. L’investigation de notre monde intérieur de façon détachée nous permet d’atteindre une certaine latitude d’esprit et de considérer nos pensées et nos ruminations anxieuses comme rien de plus qu’un simple produit de notre mental et non comme le reflet de la réalité. Avec le temps, nos observations nous amènent à mieux comprendre et appréhender la cassette incessante qui roule dans notre tête.

4) La capacité d’être dans le présent
Comme l’anxiété concerne les inquiétudes qu’on entretient au niveau du futur, une des meilleures façons d’y faire face est de se ramener sans cesse et gentiment dans l’ici et maintenant. Le présent, véritable antidote aux incessantes ruminations anxieuses permet de s’ancrer dans la vie et le monde réel et de ne plus se laisser happer par la spirale sans fin des scénarios catastrophes. Après tout, la vie se trouve dans le présent et ce n’est qu’à travers lui que nous pouvons expérimenter la joie ‘’d’être’’ au monde.