La phobie sociale peut être considérée comme un trouble mental qui peut être soigné. Plus intense que la timidité ou le repli sur soi, elle se traduit par des tensions psychologiques et physiques, par une anxiété à peine supportable en présence de n’importe quelle situation sociale courante. Le sujet atteint par ce trouble craint le contact par peur de dévoiler ses symptômes. Il a conscience du caractère irraisonné de ses peurs et cherche donc à les cacher, non sans ressentir une grande souffrance. Tout comme la différence entre la «déprime» et la dépression réside dans la sévérité des symptômes, on différencie la phobie sociale d’une simple timidité par ses symptômes intenses, durables qui font souffrir différemment les personnes qui en sont atteintes.

Les symptômes de la phobie sociale

Psychologiques :

  • Hypersensibilité à la critique;
  • Peur paralysante des situations sociales;
  • Faible estime de soi;
  • Sentiment d’infériorité;
  • Crainte du jugement de l’autre.

Physiques :

  • Tremblement;
  • Rougissement;
  • Crise de panique;
  • Augmentation du rythme cardiaque;
  • Nausées.

La phobie sociale va entraîner un évitement et une fuite lorsqu’il s’agit de prendre la parole en public, de téléphoner à une personne inconnue, de participer à une réunion, de passer un examen ou de simplement sortir dans un lieu public. Cette situation crée alors un isolement de la personne et nuit à toutes les sphères de la vie : familiale, amicale ou professionnelle. Les symptômes de la phobie sociale peuvent arriver brutalement ou de façon insidieuse, mais peuvent dans tous les cas être traités. Les personnes atteintes de ce trouble plongent régulièrement dans des dépendances à la drogue ou à l’alcool pour soulager leur souffrance. Cela ne fait qu’aggraver la pathologie et peut même en être la cause, car leur consommation peut provoquer un déséquilibre chimique du cerveau. Il est donc important de consulter un spécialiste qui pourra trouver rapidement un traitement adapté et ainsi éviter toute complication.

Naissance d’une phobie sociale

Selon un rapport de 2012 sur la santé mentale au Québec, les personnes atteintes de phobie sociale représentent 3 % de la population totale du Canada. C’est un trouble anxieux courant qui touche plus les femmes que les hommes et dont l’apparition se fait généralement avant l’âge de 25 ans. Les chercheurs ont également remarqué que les troubles de la sorte arrivent souvent dans les périodes de la vie situées entre la naissance et l’âge de 5 ans et entre 11 et 15 ans à l’adolescence. Des périodes charnières où les enfants peuvent vivre des premières expériences sociales différentes. Comme toute phobie, elle peut découler d’une mauvaise expérience, d’un événement traumatisant comme une agression physique ou morale, vécue ou observée. Chez les personnes les plus fragiles ou ayant des facteurs génétiques de troubles anxieux, même une situation sociale très embarrassante peut déclencher ce trouble. Elle peut aussi être liée à une enfance vécue auprès de proches trop protecteurs qui ont transmis une anxiété chronique à leur enfant.

Prévenir et soigner une phobie

Pour traiter ce trouble, les psychothérapies cognitivo comportementales sont particulièrement recommandées, car leur approche aide le patient à affronter ses peurs en douceur grâce au dialogue, à la relaxation ou encore au travail sur la transformation des pensées négatives. Aussi, une thérapie dite d’exposition ou d’affirmation peut être une bonne solution, car elle consiste à exposer le patient à des situations sociales par des jeux de rôles en groupe. Elle permet aux patients de réapprendre à dialoguer et interagir entre eux de façon ludique, mais aussi à s’affirmer ou encore à gérer une situation conflictuelle.

La phobie sociale est un trouble difficile à vaincre dans notre société toujours plus compétitive. Pour s’armer contre cela, l’estime de soi a alors une importance majeure.