La pandémie du coronavirus fait des ravages sans précédent sur notre système de santé, notre économie et nos communautés. La combinaison des enjeux élevés, de l’incertitude, du manque de contrôle et des liens sociaux limités, crée une tempête parfaite pour la détresse psychologique. Il ne fait aucun doute qu’une crise en santé mentale se cache sous les évènements en santé publique et en économie qui se déroulent sous nos yeux. Et cela, alors que tout le monde est obligé de rester chez lui.
La seule bonne nouvelle est que la psychothérapie fonctionne en ligne. Mindspace propose des sessions virtuelles depuis de nombreuses années. Mais la semaine dernière, nous avons réussi à faire la transition de l’ensemble de nos opérations cliniques aux opérations en ligne. Bien que la séance de thérapie virtuelle prenne un certain temps pour s’y habituer – pour les clients et les thérapeutes – les résultats ont été positifs. Les clients sont reconnaissants de continuer d’avoir accès aux services. Sarah, une cliente, a déclaré suite aux sessions en ligne: « J’ai encore un lien réel avec mon thérapeute, toujours en mesure de progresser sur les problèmes sur lesquels je travaille depuis un certain temps et de réduire l’anxiété par rapport à ce qui se passe aujourd’hui. » Les thérapeutes signalent également qu’ils vivent des expériences positives malgré l’éloignement. Jessica a déclaré: « J’ai été agréablement surprise par la qualité de la connexion que je fais avec mes clients malgré la distance. » Julien a même trouvé des avantages cliniques aux sessions virtuelles: «Je trouve aussi qu’il y a des avantages à rencontrer des clients dans leur environnement naturel.»
La recherche sur la psychothérapie virtuelle soutient ces expériences. Un article de synthèse de 2012 de Backhaus et al. a conclu que la thérapie virtuelle est «faisable, a été utilisée dans une variété de formats thérapeutiques et auprès de diverses populations, est généralement associée à une bonne satisfaction des utilisateurs et se révèle avoir des résultats cliniques similaires à la psychothérapie traditionnelle en face à face». Étonnamment, selon Simpson et Reid (2014), rencontrer un thérapeute en ligne ne semble pas compromettre la qualité de la relation client-thérapeute, qui est un ingrédient important d’une thérapie réussie. Les soins de santé mentale de bonne qualité sont donc possibles en ligne.
Cette crise de santé mentale affecte également les organisations, car elles comptent sur la performance soutenue de leurs employés pour s’adapter aux changements soudains et tectoniques du paysage des affaires. La psychothérapie virtuelle peut être un ingrédient essentiel pour maintenir la santé et le fonctionnement des employés au travail. De nombreuses organisations tentent de soutenir le bien-être des employés en offrant des prestations d’assurance maladie étendues. Dans ce monde d’isolement social post-COVID, les principaux vents contraires au bien-être des employés sont les sentiments d’anxiété et de déconnexion qui surviennent lorsqu’ils sont soudainement poussés à travailler à domicile dans un monde incertain. La psychothérapie est généralement couverte par ces politiques, mais souvent non recherchée. Alayacare, une entreprise technologique basée à Montréal qui contribue aux solutions COVID-19, encourage les employés à profiter de ces avantages. Le PDG Adrian Schauer a déclaré: «Nous sommes conscients que certains de nos employés ont du mal à faire face aux circonstances actuelles, ce qui est parfaitement compréhensible. Nous avons envie de travailler avec une organisation comme Mindspace pour donner à nos employés l’accès à des professionnels agréés en santé mentale, ce qui est tout à fait logique. »
Les compagnies d’assurance offrant une couverture en santé mentale sont tout aussi motivées à faciliter les services. D’une part, comme beaucoup d’entre nous, ils recherchent souvent des moyens d’apporter une contribution significative à leurs communautés dans cette crise. Ils souhaitent également que leurs clients obtiennent un bon rapport qualité-prix pour leurs politiques, sinon les organisations ne renouvelleront pas leurs politiques. Par exemple, le site web de SunLife explique«Comme nous voulons que les participants continuent à recevoir les soins dont ils ont besoin, nous avons décidé de couvrir les services virtuels. Cela concerne les rendez-vous où un traitement physique direct n’est pas nécessaire.»
