Je suis présentement le nouveau programme de méditation vipassana offert par MindSpace, d’une durée de 6 semaines, enseigné par Daryl Lynn Ross et Muriel Jaouich du centre Voie Boréale. Le cours s’intitule Appronfondir la pratique de la pleine conscience (lien) et a été conçu spécifiquement pour les diplômés du progamme MBSR. La perspective de la méditation vipassana est un complément convaincant à l’approche de la pleine conscience retrouvée dans le MBSR et développée par Jon Kabat-Zinn. Jusqu’à présent, le groupe est véritablement stimulant et instructif.

Pleine conscience 101

Le premier lundi, Daryl a fait un retour sur les fondements de la pleine conscience, en la définissant comme une capacité naturelle de l’esprit qui implique de porter attention aux expériences présentes du corps et de l’esprit (p. ex., nos pensées, sensations, et émotions) — sans tenter de s’y accrocher, de les repousser, de les juger ou de les éviter. Elle a ajouté que la disposition de la pleine conscience est naturellement acceptante, ouverte, interessée et connectée.

Pleine conscience et compassion

Ce qui m’a intéressé le plus était l’idée de Daryl que la compassion et la pleine conscience sont une et même chose. Plusieurs d’entre nous sont attirés par la méditation par désir de se libérer de nos habitudes mentales qui causent ou aggravent la souffrance. Et le désire d’être libre de souffrance est au coeur de la compassion. Chose étonnante, la compassion émerge non du fait d’éviter la souffrance, mais plutôt du fait de se tourner vers elle lorsqu’elle se présente — en portant attention et en offrant à la souffrance le cadeau d’être présent pour elle. Par exemple, avez-vous déjà remarqué que lorsque vous vous sentez triste, la chose la plus merveilleuse est d’avoir un ami disponible et présent à ses côtés? Être pleinement conscient(e) de nos expériences signifie de s’accorder la même compassion qu’on accorderait à un ami.

Comment pratique-t-on la compassion?

L’enseignant bouddhiste Jack Kornfield décrit la compassion comme «le frémissement du coeur face à la douleur, la nôtre et celle d’autrui». Dans notre séance du dimanche, nous avons travaillé ce désir essentiel et compassionné d’être libre de souffrance en pratiquant la méditation de l’amour bienveillant. Voici ce que Daryl nous a invité à répéter en silence, d’abord à soi, puis à diverses autres personnes:

Je me/te souhaite d’être en sécurité
Je me/te souhaite d’être en santé
Je me/te souhaite d’être libre de souffrance
Je me/te souhaite d’être heureux(se) et en paix
Je me/te souhaite de vivre avec aisance

Durant cette méditation, je me suis sentais connectée — aux autres personnes présentes dans la salle ainsi qu’aux personnes auxquelles j’adressais cet amour bienveillant. Je suis sortie de cette session le coeur ouvert et davantage disposée à assister à l’inconfort et à la souffrance.