Dans son livre « Why Simple Wins » (2017), Lisa Bodell explique que la complexité paralyse les organisations dans leur capacité à innover et à s’adapter.

Cette complexité est non seulement dans l’organisation physique de nos vies mais également dans l’ampleur des stimuli qui bombardent nos cerveaux au quotidien et qui favorisent la surcharge cognitive et émotionnelle, ce qui en bout de ligne nous donne de la difficulté à établir nos priorités.

Dans une société de plus en plus complexe qui ne cesse de s’accélérer, la simplicité est-elle une réelle alternative? Pour des raisons de productivité et de bien-être, il apparait évident que nous aurions avantage à tendre vers la simplicité. Mais qu’est-ce qu’au juste que ce concept de simplicité? Plusieurs définitions coexistent, disons uniquement à ce point-ci que la simplicité prend son essence dans l’idée d’aller vers ce qui a de l’importance et de laisser de côté le superflu.

Pour aller un peu plus loin, il prévaut de mentionner que la simplicité peut être abordée dans un contexte organisationnel autant que sous un angle personnel. C’est un concept qui s’inscrit dans la valeur ajoutée des actions posées. Pour ainsi dire, la variable commune qui guide ce mouvement réside dans un changement de mentalité pour passer du « en faire plus » pour tendre vers « faire mieux ». Ce changement, qui à première vue semble simple, devient rapidement un défi car il implique de définir ce qui est important et d’en être conscient dans le feu de l’action. Malheureusement, le rythme effréné que nous impose la structure sociale actuelle nous permet difficilement de faire cette réflexion. Les individus et les entreprises doivent donc non seulement définir leur mission, établir leur système de valeurs, et bien cerner les actions à poser, mais également faire preuve de recul afin d’agir de manière cohérente et délibérée. Un tri doit définitivement être fait entre les choses urgentes et les choses importantes dans une quête de simplicité.

Pour être en mesure d’effectuer ce tri, il devient impératif de s’accorder l’espace nécessaire pour que puissent émerger les réponses. La pleine conscience se veut alors un outil précieux.


Personnellement, je crois qu’aucune simplicité ne peut s’opérer de façon durable si l’individu n’est pas d’abord en mesure de stabiliser et d’observer son esprit.

La Simplicité Consciente

Le concept de simplicité consciente émerge donc du mouvement de la simplicité en le combinant à celui de la pratique de la pleine conscience aussi connue sous l’appellation présence attentive ou Mindfulness. Plusieurs publications présentent la simplicité comme la capacité à tendre vers le minimalisme, mais ces dernières ne montrent que la pointe de l’iceberg. Au-delà des biens matériels, la simplicité se veut un état d’être et demeure personnelle à chaque individu. Elle implique de poser des actions conscientes, en lien avec ses propres valeurs et ses ambitions. Certaines lignes de conduites peuvent être énoncées, mais le choix des actions reste subjectif. Afin de prendre du recul, de déceler les automatismes et de cerner ce qui a de l’importance, le Mindfulness demeure un incontournable. Dans son article « À la recherche du temps perdu » Diane Boulet, coach professionnelle chez Mindspace, nous rappelle qu’être présent à ce qui se passe en nous et autour de nous, sans jugement, permet de changer notre perspective et d’ainsi avoir le pouvoir d’agir ou de réagir différemment.

Notre mode de fonctionnement actuel consiste à entretenir un agenda surchargé, rempli de rencontres, de tâches et de livrables à réaliser. Cette façon de faire est actuellement considérée comme acceptable, voir encouragée. Comme le décrit Carl Lemieux dans son article sur la pleine conscience, nos cerveaux sont pris en otage dans cette abondance d’information, ce rythme effréné et les changements en continu, nous passons progressivement d’actions délibérées à des actions conditionnées et automatiques. En revanche, cette façon d’aborder notre quotidien laisse des marques. Afin de renverser la vapeur, il devient impératif de modifier notre propension à agir en modes « autopilote » et « urgence ». La majorité du temps, des tâches considérées comme prioritaires embourbent notre agenda, mais le sont-elles réellement? Dans les faits, elles sont très souvent le résultat de conditionnement classique, où chaque action réalisée déclenche en nous une boucle de renforcement qui nous procure un bien-être sur le moment, mais à long terme nous amène dans un cercle vicieux de surcharge et d’épuisement.

Le mode simplicité demande en grande partie de revisiter notre relation à ce qui nous donne du sens et notre définition de la performance car elles ne tiennent malheureusement pas compte de la nature des tâches et de leur valeur ajoutée.

Le focus doit plutôt être mis sur des actions porteuses de résultats en lien avec ce qui a de l’importance. Lorsque réalisé en pleine conscience, ces actes posés résulteront un sentiment d’accomplissement et d’épanouissement qui feront en sorte que la qualité prendra le dessus sur la quantité. Ce changement de perspective envers la performance nous permet alors de gagner en productivité car il impact directement notre gestion de temps et d’énergie.

Recharge d’énergie et de temps disponible

Bien entendu, mettre le focus sur des actions significatives et laisser tomber le superflu est libérateur et énergisant. De plus, en mettant en lumière nos automatismes, il devient possible d’identifier ce qui draine notre énergie et ainsi changer certaines habitudes. Dans « The Power of full engagement » (2003), Tony Schwartz mentionne que la gestion de l’énergie, et non du temps, constitue la clef vers la haute performance. Il identifie quatre différents types d’énergie : physique, mentale, émotionnelle, spirituelle et propose des alternatives pour renouveler son énergie, notamment en créant des nouvelles habitudes et des rituels. Embrasser le concept de simplicité permet de libérer cet espace et réduire la probabilité de disperser les efforts.
En plus d’avoir un impact sur la gestion de son énergie et son niveau d’engagement, la simplicité influence concrètement la gestion du temps. En identifiant les priorités en fonction de leur importance et non de leur urgence, notre temps peut être consacré à des actions porteuses de résultats. Bien entendu, cela induit assurément de faire des choix et renforcer l’idée que la qualité prime sur la quantité. Plusieurs auteurs renommés en terme de productivité et de gestion de temps proposent des théories qui, à la base, possèdent certaines similarités avec le concept de simplicité. De nombreux outils développés par ces experts tels que Stephan Covey, David Allan, peuvent soutenir les individus désirant intégrer la simplification à leur quotidien.

Un choix personnel réaliste

Même si le concept de simplicité semble à contrecourant du mouvement de performance actuel, il peut au contraire devenir salutaire. En revisitant sa relation avec la performance, en reprenant le contrôle de ses priorités et en augmentant le niveau d’énergie disponible, il permet de gagner en productivité.

En terminant, questionnez-vous sur vos habitudes:

  • Parmi les tâches et les obligations quotidiennes, combien sont vraiment en lien avec votre système de valeur?
  • Lesquelles ont une réelle importance pour vous?
  • Lesquelles pourriez-vous laisser tomber?

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